A l’issue d’une première expérience mitigée dans le cherry picking à Orange, entrecoupée d’une pige de quelques jours dans un packing shed de cerises et de la célébration du nouvel an à Sydney, nous avons découvert pendant 5 semaines le grape picking dans le New South Wales, et plus précisément dans la grande région viticole de l’Hunter Valley.

Pendant notre séjour à Orange, nous avions étudié l’Harvest guide, pour connaître les besoins dans la région du NSW, et nous avions par conséquent proposé nos services aux entreprises de l’Hunter Valley, pour qui la saison débute à la mi-Janvier. Parmi les nombreux refus, une entreprise avait cependant noté nos noms et s’était engagée à nous rappeler dès que le besoin existerait. Engagement tenu, puisque l’entreprise en question nous rappellera quelques semaines plus tard pour débuter à la mi-Janvier. 

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L’Hunter Valley, qui se compose notamment des villes de Cessnock et de Pokolbin, se situe à 2h au Nord de Sydney, et à 1h à l’Ouest de Newcastle, et peut constituer un emploi alternatif pour les backpackers de Sydney qui chercheraient du boulot dans le fruit picking.

Si les domaines sont immenses, et les vignobles pléthore, il ne faut pourtant pas se fier aux apparences, les emplois ne sont pas garantis. En effet, beaucoup de ces domaines ne récoltent plus à la main mais avec d’énormes machines qui secouent les vignes pour récupérer les grappes, que celles-ci soient de bonne qualité, ou non.

Seuls quelques irréductibles continuent à faire ramasser à la main le raisin, dont l’entreprise familiale Tyrrells, qui a été notre employeur pendant ces 5 semaines.

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Tyrrells possède un nombre très important de vignobles dans l’Hunter Valley, avec des qualités différentes, ce qui explique que les raisins de gamme moyenne soient ramassés avec des machines, alors que les raisins de gamme haute sont ramassés et triés à la main.

L’équipe dans laquelle nous avons travaillé été constituée d’environ 50 personnes, qui pourraient être triées en 3 types de travailleurs, que sont les backpackers, les retraités qui parcourent l’Australie en suivant le grape trail, sorte d’itinéraire qui permet de travailler toute l’année dans le grape picking au rythme des récoltes dans les différents états, et les familles de locaux, qui travaillent pour Tyrrells sur plusieurs générations. Ces 3 types de travailleurs ont d’ailleurs été analysés dans un article très intéressant du Guardian rédigé par Monica TAN

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Si le salaire quotidien à Orange avoisinait les 60$ par personne pour 7h de travail et nous paraissant décevant, le salaire payé par Tyrrells était d’environ 22,30$ par heure auxquels se sont ajoutés les heures supplémentaires (majoration de 50% au dessus de 38h par semaine) les augmentations liées au travail le samedi (majoration de 25%) et la superannuation (9,50% du salaire).

Mais à tout salaire, mérite sa peine, et le grape picking, s’il n’a fondamentalement rien de difficile, peut très rapidement devenir épuisant. En effet, pendant 5 semaines, nous avons travaillé tous les jours sauf le dimanche et exceptions liées aux intempéries, en commençant à 5h30-6h le matin, pour terminer entre 12h et 15h. Au programme, de longues rangées, parfois interminables, de vignes, pour certaines extrêmement basses, qui finissent par avoir raison de votre dos, de vos pieds si vous n’avez pas l’envie d’acheter de bottes en caoutchouc, et de vos mains si les gants vous paraissent superflus.

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Sous la pluie parfois battante, le soleil de plomb, nous avons croisé des dizaines d’araignées, dont la fameuse Redback, étincelante esthète aux couleurs rouges et noires très vives, qui a la réputation d’être mortelle, et qui se cache avec habileté dans les feuilles de vignes qui juxtaposent les grappes que vous coupez innocemment à mains nues. Nous avons aussi croisé des grenouilles vertes, marrons et noires, des lézards rigolos et des lézards un peu trop gros pour être rigolos, des souris et beaucoup, beaucoup, beaucoup, d’insupportables mouches.

Pendant les 4 premières semaines, nous avons pické du raisin blanc, puis sur les 10 derniers jours, du raisin noir, ce qui semble logique considérant les différents niveaux de maturation des vins blancs et rouges.

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Dans notre situation, l’employeur était également le payeur et le récoltant, ce qui a forcément des effets sur le rythme du picking, qui fut assez soutenu, avec des superviseurs attentifs aux conversations trop omniprésentes, au rythme des pickers, à la durée des transitions entre les rangées. Malgré cela, l’ambiance était bonne entre les pickers, même si des clivages entre backpackers et retraités locaux ont eu raison de 2 backpackers et de 2 retraités, licenciés pour un conflit d’intérêt !

Pendant ces 5 semaines, et au profit des quelques jours chomés en raison du mauvais temps, nous avons également travaillé pour un « contractor », sorte d’intermédiaire entre les vignobles et les pickers. Le rythme fut totalement différent, avec des très longues journées de travail pendant lesquels aucune cadence n’était imposée, puisque le superviseur était un membre du team contractor, et n’avait donc pas d’intérêt à ce que les récoltes soient effectuées rapidement, bien au contraire, puisque plus les heures s’accumulaient, plus le contractor recevait de l’argent du vignoble. Aucun contrôle non plus, ou presque, sur la qualité des raisins dans les seaux, puisque les contractors ne sont pas ceux qui par la suite vendent les vins. Nous avions le même salaire, ainsi que la superannuation, ce qui nous a permis de combler les jours où nous n’étions pas censés travailler, y compris certains dimanches.

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Au final, ces 5 semaines nous ont permis de mettre un peu d’argent de coté, puisque aux journées payées entre 130 et 170 dollars par personne (avant impôt de 30%, qui sera récupéré au départ de l’Australie) s’opposaient seulement les 10 dollars par personne de camping (Wine Country Caravan Park) et les frais d’essence et de vie, ce qui nous permet d’aborder les 2 semaines tasmaniennes à venir avec plus de confiance.

Si vous recherchez du travail pour la saison prochaine dans l’Hunter, nous serons heureux de vous fournir les contacts de nos employeurs, qui ont fait preuve de sérieux et de professionnalisme tout au long de notre séjour, ce qui est un atout indéniable lorsque l’on a vent de certains désagréments dans le picking, vis à vis des salaires notamment.

A bientôt New South Wales, à tout de suite Tasmanie !


Claudia & Jeremy - Amoureux Voyageux

On se balade, on grignote, on photographie et puis on vous raconte !

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